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Mon coin de nulle part où je retrouve calme, sérénité et Joie de Vie
Cet endroit de nulle part, ce coin de désert m’offre l’inconfort, les privations, la solitude, les chagrins enfouis.
Je sais, il est impitoyable et n'a pas laissé
de place, ni au hasard ni à l’improvisation. J'ai du et je dois
respecter ses préceptes. Si je ne m’y soumets pas c’est un engagement
perdu, et plus dure sera la déception.
Ce coin de nulle part a exigé de moi des efforts.
Il m’a arraché à mon monde fait de confort.
Il m'a arraché à ma peine, à mes chagrins, à ce vide qui a emplit mon cœur et mon ventre. Il
m’a obligé à lutter contre mes douleurs, les difficultés de ce monde
qui n’est peut-être plus le mien, mes souffrances, mes peines.
Ce coin de nulle part m'a apporté l’inoubliable.
Il
m'a ouvert les portes d’un enfer immobile après avoir traversé des
montagnes de pierre noire, des rochers comme des ruines calcinées, mais
aussi le splendide, la sérénité pour me permettre de me retrouver.
De retour de France mon trouble est toujours aussi fort.
En parcourant la piste qui me ramène dans ce coin de nulle part, une
vive émotion me serre la poitrine.
Les larmes emplissent mes yeux.
Je respire toutes ces odeurs si familières, tant aimées et que je ne peux oublier tant j’en suis imprégnée.
La
lumière du soleil se reflète sur les feuilles des arbres et me rappelle
que je reviens dans cet endroit qui ne m’a pas délaissé et qui est mon
chez moi.
Le chant d'un oiseau me permet de savoir qui se cache dans le feuillage.
Je retrouve cette solitude que j’ai tant aimée et haïe, avec toutes les privations et tous les petits bonheurs.
Je reviens là où les gens m’aiment sans aucune réserve, simplement, comme un chien qui s’approche de son maître pour chercher une caresse, furtivement .
Tendons la main à toute personne défavorisée.
Tendons la main aux femmes maltraitées et battues.
Tendons la main aux enfants pour les conduire sur le chemin de la connaissance.
Tendons la main à tous ceux qui ont besoin de nous.
Tendons la main à la Vie
LA PAUVRETÉ,
LA MISÈRE,
L'ISOLEMENT,
Ne sont pas les bases naturelles de la vie.
Ce sont des imperfections d’un monde opulent.
Ces conditions de dénuement,
ne doivent pas se limiter à des gestes de charité envers ceux,
que nous considérons comme nécessiteux.
A NOUS DE CRÉER LE BIEN-ÊTRE.
DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ.
DE RESPECTER LA VIE.
DE DONNER DE L’ESPOIR.
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- C-M.M et ses amies - |
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Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre
puisque, si on comprenait, on ne pourrait pas juger.
André Malraux
(Les Conquérants)
- Mes deux filles -
Mon lieu de vie
Un coin perdu entre le Sahara, les montagnes de l'Aïr
et les espaces vides du Ténéré.
Le Sahara ce
n’est pas seulement la beauté des crépuscules, l’ondulation sensuelle des
dunes, les caravanes des mirages.
C’est aussi un pays où le niveau de vie est
l’un des plus bas du monde, où la mortalité infantile est la plus élevée
(trente-cinq pour mille, contre moins d’un pour mille dans les pays
industrialisés. Où l’eau des puits est amère, où l’on se délecte de l’eau plus
douce, de la pluie.
Vivre au désert ce n’est pas seulement devenir semblable à
un monde dur, hostile, impitoyable. Cela c’est la légende de l’homme bleu,
guerrier indomptable, capable de survivre sur une terre où la chaleur dépasse
cinquante degrés, où le taux d’hygrométrie est voisin de celui de la Lune.
Capable de reconnaître son chemin sans repères, en regardant le ciel et les
étoiles, capable de distinguer un caillou à des distances vertigineuses. Un
homme courageux, généreux et cruel comme le monde qu’il habite.
Vivre au
désert c’est aussi apprendre à être sobre, apprendre à supporter la brûlure du
soleil, à porter sa soif tout un jour, à survivre sans se plaindre aux fièvres
et aux dysenteries, apprendre à attendre, à manger après les autres, quand il
ne reste plus sur l’os du mouton qu’un tendon et un bout de peau. Apprendre à
vaincre sa peur, sa douleur, son égoïsme….
Mais c’est aussi apprendre la vie
dans un des endroits les plus beaux et les plus intenses du monde, vaste comme
la mer ou comme la banquise.
Un lieu où
rien ne vous retient, où tout est nouveau chaque jour, comme l’aurore qui
illumine les schistes, comme la chaleur qui brûle dès le matin jusqu’à la
dernière seconde de jour.
Un lieu où rien ne différencie la vie de la mort,
parce qu’il suffit d’un écart, d’une inattention, ou simplement d’un accès de
folie du vent surchauffé sur les pierres pour que la terre vous abandonne, vous
recouvre, vous prenne dans son néant »
Jemia et J.M.G. Le Clézio « Gens
des nuages »
Édition Stock
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